Si aujourd’hui 140 pays ont aboli la peine de mort, d’autres la pratiquent toujours. Pour ou contre, un grand débat ?

Selon le Pacte International relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), la peine de mort est « une condamnation résultant d’une décision de justice rendue par un tribunal régulièrement constitué et conformément aux règles du procès équitable ». Sujet sensible s’il en est, voici 5 choses à savoir sur la peine de mort.

1-  Le code de Hammurabi, une des plus anciennes mentions à la peine de mort

Face avant de la stèle du code d’Hammurabi, musée du Louvre
Face avant de la stèle du code d’Hammurabi, musée du Louvre

Découvert en 1901 par l’archéologue français Jacques de Morgan, le code de Hammurabi est un texte juridique babylonien qui date d’environ 1750 avant J-C. Gravé sur une stèle, il est le code de lois le plus complet de la Mésopotamie Antique. Tirant son nom du roi Hammurabi de Babylone, il contient des éléments importants pour la compréhension de la société babylonienne. On y trouve des informations sur l’activité économique ou les pratiques judiciaires, dont la peine de mort fait partie.

Ce texte condamne à mort les personnes reconnues coupables, entre autres, de sorcellerie, de faux témoignages ou de vols. Il existe alors plusieurs types de mises à mort : noyade, empalement, mort par le feu, etc. Le recours à la loi du Talion, ou célèbre « œil pour œil, dent pour dent », est également récurrent dans ce texte. Ceci constitue un progrès d’un point de vue juridique car c’est la première fois qu’est établi une proportion entre le crime et la punition.

2-  Charles-Henri Sanson, le bourreau au palmarès impressionnant

Portrait imaginaire de Charles-Henri Sanson
Portrait imaginaire de Charles-Henri Sanson

Son nom ne vous dit peut-être rien mais Charles-Henri Sanson est l’un des bourreaux les plus prolifique de l’histoire. Son palmarès ? Le chevalier de la Barre, Louis XVI, Marie-Antoinette, Danton, Robespierre et bien d’autres encore ! Issu d’une famille de bourreau, il nait en 1739 et apprend le métier aux côtés de son père.

Malgré l’aversion qu’il éprouve pour cette profession, il devient « l’exécuteur des hautes œuvres » de la ville de Paris en 1778 pour subvenir aux besoins de sa famille. Fervent partisan de la guillotine, il est le premier à l’utiliser sur Nicolas Jacques Pelletier en 1792. Il faut le comprendre, c’est moins fatiguant d’utiliser la guillotine que de trancher des têtes à coup de sabre… En quarante ans de métier, il exécute environ 3000 personnes avant de laisser sa place à son fils aîné Henri.

3-  Hamida Djandoubi, le dernier condamné à mort en France

Hamida Djandoubi, dernière personne à être exécutée en France
Hamida Djandoubi, dernière personne à être exécutée en France

« J’entends un bruit sourd. Je me retourne – du sang, beaucoup de sang, du sang très rouge – , le corps a basculé dans le panier. En une seconde, une vie a été tranchée. L’homme qui parlait, moins d’une minute plus tôt, n’est plus qu’un pyjama bleu dans un panier». Ces mots sont ceux de Monique Mabelly. Juge d’instruction, elle est désignée pour assister à l’exécution d’Hamida Djandoubi le 10 septembre 1977 dans la prison des Baumettes à Marseille.

Condamné à mort pour « assassinat après tortures et barbarie, viol et violence avec préméditation », il est le dernier à avoir embrassé la lame de la guillotine, 185 ans après Nicolas Jacques Pelletier. Ce n’est pourtant que quatre ans après, le 18 septembre 1981, que l’Assemblée Nationale abolie la peine de mort suite au discours de Robert Badinter, ministre de la Justice.

4-  Byson Kaula, l’homme qui échappa à trois exécutions

Nous sommes au Malawi en 1992. Byson Kaula, cultivateur, est accusé du meurtre de son employé et reconnu coupable. À cette époque, une telle condamnation est punie par la peine capitale dans ce pays du Sud-Est de l’Afrique. Le jour J, il fait partie des 21 détenus qui doivent être mis à mort. Alors que le bourreau enchaîne les exécutions, il décide de s’arrêter, trop fatigué pour continuer. Il reste trois personnes sur la liste. Byson Kaula en fait partie.

L’histoire ne s’arrête pas là puisque le scénario se répète encore deux fois ! Trop fatigué, le bourreau repart avant d’avoir compléter sa liste. Et à chaque fois, Byson Kaula fait partie des « survivants ». Après 23 ans de prison, il est finalement libéré. Il passe désormais sa vie d’homme libre à s’occuper de sa mère.

5-  483 exécutions dans 18 pays en 2020

Chaise électrique du département de l’administration pénitentiaire de Floride.
Chaise électrique du département de l’administration pénitentiaire de Floride.

Selon Amnesty International, il y a eu 483 exécutions dans 18 pays en 2020. C’est le chiffre le plus faible de la dernière décennie (baisse de 26% par rapport à 2019). La majorité de ces mises à mort se sont déroulées en Chine, en Iran, en Egypte, en Irak et en Arabie Saoudite. Les méthodes d’exécutions vont de la décapitation à la pendaison en passant par l’électrocution et l’injection létale. Si aujourd’hui une majorité de pays l’ont abolie, le débat sur la peine de mort est encore vivace, notamment en France. Preuve en est, un sondage Ipsos réalisé en 2020 indique que 55% des Français seraient favorables à son retour.  

Refus absolus des droits humains pour les uns, meilleur moyen de rendre la justice pour les autres, la peine de mort continue (et continuera) à faire couler beaucoup d’encre…

Terminons avec une note plus fantaisiste en citant Gandalf le gris qui, dans Le seigneur des anneaux, la communauté de l’anneau, dit : « Nombreux sont les vivants qui mériteraient la mort. Et les morts qui mériteraient la vie. Pouvez-vous la leur rendre, Frodon ? Alors, ne soyez pas trop prompt à dispenser la mort en jugement. Même les grands sages ne peuvent connaître toutes les fins ». Oui j’avoue, là c’est mon côté geek qui est ressorti…

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Par  Pierre-Luc Fourny ,

Originaire d’une petite bourgade de Loire-Atlantique, je suis diplômé d’un master en valorisation du patrimoine culturel. Amoureux de football et d’Histoire (qui a dit que les deux ne vont pas ensemble ?), j’aime transmettre cette passion aux personnes qui m’entourent. Travaillant aujourd’hui dans la médiation culturelle, je suis prêt à vous faire voyager à travers le temps !

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