Depuis 2008 les grands-pères ont aussi leur fête. Oubliez les fleurs et les chocolats, c’est le moment de leur dire tout ce que vous avez sur le cœur !

Quand j’ai demandé à mes proches quel personnage célèbre ils auraient aimé avoir pour grand-père, j’ai eu des réponses aussi variées que Jules Verne, le général Leclerc, Ronaldo, Sean Connery ou le Père-Noël. Ces réponses témoignent bien du rôle fantasmé du grand-père : celui qu’on admire depuis l’enfance et qui nous impressionne, celui qui nous gâte et fait plaisir.

Le grand-père c’est ce monsieur qui nous a vu grandir, parfois de loin, au fil des vacances et des réunions de famille. C’est celui qui est parti trop vite et qu’on ne connaissait pas vraiment. Souvent parler d’un grand-père, c’est faire ressortir des sentiments de respect, de nostalgie et de fierté. Et même si on est loin d’avoir tous les mêmes grands-pères, des similitudes évidentes sont là.

Image tirée du film d'animation Là-Haut
Image tirée du film d’animation Là-Haut

Alors, si l’on profitait d’une journée pour fêter les grands-pères et mettre un coup de projecteur sur leur rôle dans nos vies ?

La fête des grands-pères vous connaissez ?

Si la fête des grands-mères a été inventée dans un but purement commercial par la marque Café Grand-mère en 1987, la fête des grands-pères est, elle, plus authentique ! En effet elle a vu le jour en 2008 grâce à Franck Izquierdo, un auteur français de livres jeunesse.

Il voulait rendre hommage à ses grands-pères mais n’en trouvant pas l’occasion à côté de la fête des mamans, des papas et des mamies, il a décidé de leur dédier une journée spéciale dans l’année et par la même occasion de rééquilibrer le calendrier.

Alors qu’à cela ne tienne : si les grands-mères sont fêtées le premier dimanche du 3e mois de l’année, les grands-pères le seront le premier dimanche du 3e mois avant la fin de l’année : soit le premier dimanche d’octobre.

Loin de vouloir surfer sur le papy-boom en croissance à des fins commerciales, Franck Izquierdo avait plutôt pour idée « que cette fête relie toutes les générations » pour un moment en famille.

Un monde entre deux générations

Il y a au moins deux générations qui nous séparent de nos grands-pères. Les miens sont nés en 1936 et 1937, autant dire une éternité quand on pense à tout ce qui s’est passé dans le monde depuis. D’ailleurs les grands-pères, ils n’aiment pas vraiment revenir sur le passé ; même si bien sûr, « c’était mieux avant »… Ils sont plutôt pudiques sur leurs émotions et leurs sentiments.

Ils préfèrent nous regarder grandir. Ce n’est pas eux qui nous apprennent à marcher mais une fois qu’on tient bien sur nos guiboles, Grand-Père nous apprend à pêcher, faire du vélo, jardiner et faire plaisir à mamie en se tenant bien à table.

Plus tard, on aura avec lui des débats animés qui se concluront presque à chaque fois par une incompréhension intergénérationnelle ! Les jeunes, les vieux. Ils sont déjà revenus de leurs élans révolutionnaires quand nous, à l’adolescence, on pense comprendre mieux qu’eux la vie, la vraie et les enjeux du monde !

Être un grand-père c’est transmettre

C’est quand on a fini de grandir qu’on comprend tout ce qu’un grand-père a à nous dire et quand lui est au bout du chemin, qu’il se confie enfin.

© Laudec, Cauvin, Leonardo - Dupuis.
© Laudec, Cauvin, Leonardo – Dupuis.

Victor Hugo a écrit tout un recueil de poèmes sur ses petits-enfants. On y découvre la figure du grand-père derrière l’homme célèbre, le papi qui répare les jouets cassés, qui gâte et qui observe plus qu’il n’y parait :

« Gorges, tout en mangeant des nèfles et des pommes,

M’apporte son jouet ; moi qui connais les hommes

Mieux que Georges, et qui sait les secrets du destin,

Je raccommode avec un fil son vieux pantin. » (L’Art d’être grand-père, Un manque, Victor Hugo)

Mais qu’est-ce que tu sais des Hommes papi ? Alors quand Grand-Père se met à parler de son enfance, c’est un moment suspendu, une plongée dans l’histoire, la grande Histoire. Découvrir sa vie, c’est rencontrer Bien plus qu’un papi et mieux le comprendre. Il nous transmet ses combats, ses doutes, ses rêves.

C’est comme cela qu’Agathe Hébras et son grand-père Robert ont ensemble écrit un livre : Le dernier témoin d’Oradour-sur-Glane. Robert est un des rares survivants du massacre pendant la Seconde Guerre mondiale, qu’il raconte encore à 96 ans. Pour lui « c’est essentiel de témoigner ». Pour Agathe, son grand-père est son « super-héros » ; elle confie « J’ai cru très longtemps qu’il était immortel. J’ai mis longtemps à réaliser que je ne l’aurais pas toute ma vie. »

Vous, vous lui direz quoi à votre grand-père ?

Dans les histoires de Grand-père il y a tout un passé, pas toujours simple à porter ni à transmettre. Mais ses récits nous font grandir et prendre du recul sur notre propre histoire.Cela mérite bien de s’arrêter une journée pour en parler en famille, non ?

Pour nous aider à trouver les mots, on peut s’inspirer de tous ces artistes qui ont écrit et chanté pour rendre hommage à leurs grands-pères ; des histoires dans lesquelles on peut se reconnaître.

Il y a bien sûr la chanson Grand-père de Brassens qui enterre son grand-papa avec finesse et ironie. Le fauteuil de Sardou, sur lequel les générations passent avec amour et fierté. Plus dévasté parce que plus jeune, David Halliday chante « Tu ne m’as pas laissé le temps de te dire tout ce que je t’aime » à ce grand-père parti trop vite. Vianney chante le manque et se sent comme « tout nu dans la neige » depuis qu’il n’est plus là. Et Slimane raconte comment son grand-père « a pris la mer pour se donner le droit de rêver, en laissant tout ce qu’il avait », pour un long voyage plein de promesses et d’espérance.

Autant de témoignages pour dire à nos aïeux qu’on les aime et les admire. D’autres préféreront prendre la plume et leur écrire une lettre, les appeler, ou simplement passer une tête, faire un signe.

Prendre un peu de temps, tant qu’on l’a encore, c’est important.

Et vous, vous le fêtez comment votre grand-père ?

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Par  Marie Duris,

A la fois rêveuse et quelque peu hyperactive, j’aime chiner de nouvelles inspirations dans les expositions d’art et m’inviter chez les grands personnages de notre histoire. La culture nourrit mon imaginaire et me permet d’innover au quotidien au-delà du bitume parisien. Je vois toujours le verre à moitié plein !

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