La jeunesse … Un mot représentant une période vague qui veut dire beaucoup des jeunes et de l’idée que l’on s’en fait. Mais saviez-vous qu’elle avait une journée internationale ?

 « Il faut bien que jeunesse se passe… ». Cette expression montre bien comment on perçoit la jeunesse. Une période irréfléchie pour laquelle nous devons être tolérants, et également un peu nostalgiques. Mais ces représentations subjectives ne suffisent pas. Selon les Nations Unies, la jeunesse correspond aux 15-24 ans. Elle incarne un sixième de la population mondiale, de quoi prendre leurs opinions et ce qu’ils sont au sérieux. La journée internationale de la jeunesse ne peut-elle pas en être l’occasion ?

La jeunesse, comment la définit-on ?

Illustration de la quête d'identité de la jeunesse
Illustration de la quête d’identité de la jeunesse

Comment pouvons-nous définir la jeunesse ? En effet, plus âgée que l’enfance, plus jeune que l’âge adulte. On pourrait la considérer comme l’adolescence, et pourtant, elle englobe plus que cela. C’est donc un âge indéfini. Si elle est indéfinie, c’est également parce que, comme le disait Bourdieu, « la jeunesse n’est qu’un mot ». Elle n’est pas une entité donnée, biologique et scientifique ; elle est construite socialement.

Âge indéfini, et qui ne cesse pourtant d’augmenter. Autrefois, elle ne durait que peu de temps : des rites de passage permettaient de changer d’identité, brutalement. On passait ainsi de l’enfance à l’âge adulte, avec une très courte transition. Or, aujourd’hui, la jeunesse ne fait que s’allonger. Nous n’avons plus de rite de passage, et cela est également très angoissant. On ne change pas d’identité, on n’a qu’une identité, qu’il faut trouver.

Être soi-même, se trouver, se chercher. Autant d’expressions qui montrent l’ampleur et la complexité de la quête de la jeunesse.

Le temps d’un entre-deux

Se chercher (et pourquoi pas se trouver) est donc la caractéristique de la jeunesse. Cette transition entre l’enfance et l’âge adulte. C’est un temps de construction, un entre-deux des plus ambivalents.

A la fois les plus belles années, les plus belles expériences car ce sont les premières. Et à la fois, un mal-être, une gêne. C’est une période de contradiction. Et pour cela, elle se rapproche beaucoup de l’adolescence. Être en contradiction avec ce que l’on nous a appris, avec ses aînés, avec les figures d’autorités… Et également avec soi-même.

Cette contradiction ne veut pas dire opposition, et elle permet la transformation. Car cette période transitoire a quand même besoin de s’appuyer sur des influences extérieures. Sur des contradictions, notamment pour pouvoir s’en défaire.

On évolue tout au long de la vie, ce n’est pas le privilège de la jeunesse

Portrait de Dorian Gray
Portrait de Dorian Gray

Elle tient toutefois de la transition, transition quelque peu éphémère. Prenons l’exemple du Portrait de Dorian Gray. Le roman d’Oscar Wilde dépeint le souhait de Dorian Gray devenu réalité. C’est son portrait qui vieillit à sa place, alors que lui, jouit d’une jeunesse éternelle.

Il reste jeune toute sa vie, mais n’a plus son âme. Il ne peut plus faire preuve de compassion, d’empathie, et d’humanité. La jeunesse éternelle, illusoire, est donc dénuée d’humanité. Elle tient sa beauté de son caractère éphémère : si elle est cristallisée, elle n’est plus qu’une illusion. Et comme tout ce qui est éphémère, cela donne un certain goût doux-amer. Pouvoir en profiter au maximum car c’est éphémère, et savoir que cela ne va durer que peu de temps.

Mais contrairement à l’éphémère, la jeunesse est une période qui dure plus qu’un jour. C’est un temps d’évolution et de confrontation à soi et au monde.

Une journée internationale dédiée à la jeunesse

Cette période complexe et pleine de fougue, renvoie également des sentiments négatifs. Pas nécessairement « pensée », elle peut être constatée, comme un regret. Un regret de ses propres années un peu oubliées, ou un regret d’une jeunesse qui se comportait « mieux avant ».

Mieux avant, ou mieux maintenant, et si nous sortions de cette idée dichotomique du bien ? Car ces dires ne peuvent pas être évoqués par les jeunes eux-mêmes… Et qu’ils ne reflètent que le monde qu’on leur a légué (et nous le renvoient en pleine figure).

La journée internationale de la jeunesse a été adoptée par les Nations Unies en 1999. Elle est commémorée le 12 août. Le but d’une journée internationale est de mettre en lumière des problématiques de façon mondiale. Et le 12 août, ces problématiques seront liées aux jeunes.

Les Nations Unies
Les Nations Unies

La journée internationale n’est là ni pour materner ni pour paternaliser. Elle met au jour des programmes d’actions sur les problématiques du futur des jeunes d’aujourd’hui. Ainsi que sur les problématiques des jeunes actuellement. Elle se concentre sur des domaines prioritaires comme l’éducation, l’emploi, la malnutrition et la pauvreté. Mais aussi concernant la santé, l’environnement, la toxicomanie, la délinquance, la prise de décisions, etc.

La jeunesse est le futur de demain. Ainsi faut-il la voir comme partenaire pour contribuer à la société, et pour ce faire, donner la parole aux jeunes. Il faut leur donner les moyens de mettre des mots sur le monde qu’ils connaissent. Celui qu’ils veulent construire. Mais aussi sur celui que nous ne connaissons en tant qu’adultes. La journée internationale de la jeunesse pourrait peut-être permettre cela. Donner un statut épistémique à leur connaissance, dont ceux qui ne sont pas jeunes n’ont pas accès.

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Par  Emilie Mezzana,

Diplômée d'un master de philosophie et de psychanalyse, je suis passionnée par l'écriture et aime manier les concepts. Intéressée par de nombreux sujets, ce qui me captive et m'émeut particulièrement : l'humain, ses failles, le tout enrobé d'un peu d'abstraction et de poésie.

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