« Je me sers des animaux pour instruire les hommes » disait Jean de La Fontaine.
Nous avons tous appris à l’école l’histoire du corbeau et du renard, de la cigale et de la fourmi et du lièvre et de la tortue. Enfants, ces histoires nous ont présenté des comportements qui inspirent certaines aventures de nos propres vies. Mais connaissons-nous vraiment l’homme derrière ces morales inspirantes ? Synthèse non exhaustive, nous vous proposons de découvrir ce qu’aurait pu être le CV du plus grand fabuliste français.
Profil de Jean de la Fontaine
Nom : Jean de La Fontaine
Date et lieu de naissance : 8 juillet 1621 au Château-Thierry en France
Date de décès : 13 avril 1695
Cause du décès : Tuberculose
Enfants : Charles avec Marie Héricart
Fonction(s) : Poète, dramaturge, romancier, fabuliste
Secteur d’activité : Belles-lettres
Langues parlées : Français, latin
Formation
Né dans un milieu bourgeois, Jean de La Fontaine passe ses premières années à Château-Thierry, l’hôtel particulier de ses parents. Il fréquente un collège parisien où il suit des études de rhétorique latine, puis rentre à l’Oratoire en 1641. Mais la carrière ecclésiastique ne l’intéresse pas et il abandonne au bout d’un an pour un cursus de droit. Il obtient son diplôme d’avocat en 1649. Durant ses études à la capitale, il fréquente un cercle de jeunes poètes : les Chevaliers de la Table Ronde. Il commence alors à écrire ses premiers vers.
Anecdote
A l’âge de 26 ans, il s’engage contre son gré dans un mariage arrangé et sans amour. Son épouse était Marie Héricart, une jeune fille de 14 ans et demi. Cette union est un désastre. Mari infidèle et libertin, La Fontaine délaisse rapidement son épouse et son fils, né en 1653. Ils finissent par se séparer quelques années plus tard.
Expériences professionnelles
Maître des eaux et forêts
Héritée de son grand-père, puis de son père, il acquiert en 1652 une modeste charge de maître des Eaux et Forêts du duché de Château-Thierry, le domaine familial. Sa fonction consiste à surveiller et contrôler l’exploitation des forêts, des chasses et des pêches. Il agit alors sur un territoire limité et mis à disposition par le Roi.
Cette charge, il l’exercera pendant 20 ans. Il passe beaucoup de son temps au contact de la nature, source d’inspiration de ses futures fables. Cependant, peu passionné par cette tâche, il revend ses charges en 1672. C’est également pendant cette période, en 1654, que La Fontaine publie sans signature. Sa première œuvre a pour nom l’Eunuque, une comédie en 5 actes et en vers.
Poète sous tutelle
Après la mort de son père en 1658, La Fontaine se retrouve sans argent et cherche un mécène. Il entre alors au service du Surintendant des Finances Nicolas Fouquet qui lui assure un « pension poétique ». Jean de La Fontaine lui dédie plusieurs œuvres. Telles que Adonis, un poème tiré d’Ovide, ou Le Songe de Vaux qui reste inachevé. Il fréquente les sociétés précieuses parisiennes et rencontre les grands artistes de l’époque comme Perrault, Racine, Boileau ou Molière.
Cependant en 1961, Fouquet est arrêté à Vaux-le-Vicomte sur l’ordre de Louis XIV. La Fontaine continuera de lui rester fidèle. Il prendra même sa défense à travers ses écrits Élégie aux nymphes de Vaux. Il écrit encore Ode au Roi publiés respectivement en 1662 et 1663. Suite à la disgrâce de son mécène, il s’exile à Limoges pendant un temps. Durant le voyage, il écrit une série de lettres à sa femme. Elles sont publiées sous le titre Relation d’un Voyage de Paris en Limousin.
Fabuliste critique
De retour, il se lie d’amitié avec la duchesse de Bouillon. Elle l’aide à s’établir à Paris en tant que gentilhomme. Il sert au Palais du Luxembourg pour la duchesse d’Orléans jusqu’en 1672. C’est une période particulièrement fructueuse sur le plan littéraire. Ses premières fables, dédiées au Dauphin, fils de Louis XIV, sont publiées en 1668. C’est un immense succès. Il parvient avec génie à partager son regard très critique envers le roi et sa cour. Le tout sous des histoires simples et imagées.
Il s’essaie également au théâtre et à l’opéra, sans grand succès. En 1672, la duchesse d’Orléans décède et La Fontaine perd ses fonctions. Il est pris sous l’aile de Madame de La Sablière, auprès de qui il rédigera la plupart de ses chefs-d’œuvre. En 1678 et 1679, deux nouveaux recueils de fables dédiées à Madame de Montespan sont édités.
Académicien reconnu
Son travail littéraire fructueux lui permet d’être élu à l’Académie française en 1683, au fauteuil n°24. Et ce malgré l’hostilité de Louis XIV. Il remplace Colbert, l’ancien ministre des finances, qui avait participé à la chute de son ami Nicolas Fouquet. Lors de son investiture, il rend un hommage à son amie dans son Discours à Mme de La Sablière. En 1687, il prend le parti de Boileau et des Anciens. Lors de la « Querelle des Anciens et des Modernes » et s’engage à défendre la littérature grecque et latine.
La Fontaine meurt en 1695
A la mort de Madame de La Sablière, il se réfugie chez des amis. Fin 1692, il tombe gravement malade, probablement de la tuberculose. Le dernier recueil de fables est rassemblé en 1693. Sur son lit de mort, il confesse publiquement ses péchés et renie ses contes. Il meurt le 13 avril 1695 à l’âge de 74 ans. Enterré au cimetière du Père-Lachaise, il avait lui-même rédigé son épitaphe, révélant son caractère paresseux, non sans humour.
Jean s’en alla comme il était venu, Mangeant son fonds après son revenu ; Croyant le bien chose peu nécessaire. Quant à son temps, bien sut le dispenser : Deux parts en fit, dont il vouloit passer L’une à dormir, et l’autre à ne rien faire.
Compétences
Écriture **** *
Maître de l’allégorie, de la parabole, de la métaphore, ou de l’analogie, Jean De La Fontaine est un excellent narrateur. Il fait honneur aux richesses de la langue française et manie les vers avec subtilité.
Morale *****
L’auteur nous expose dans ses fables une réflexion sur les us et coutumes de son époque avec pédagogie. En se servant des animaux pour personnaliser des qualités ou défauts humains, il a réussi son pari de distraire et d’instruire les hommes sur leur propre nature.
Lyrisme ****
Jean de la Fontaine exprime avec beauté et délicatesse le monde qui l’entoure. Ses années au contact de la nature sont retranscrites avec passion, ce qui transporte le lecteur dans un univers unique.
Publications
Adonis (1658)
Élégie aux nymphes de Vaux (1660)
Ode au roi (1663)
Fables (1668, 1678, 1693)
Les Amours de Psyché et de Cupidon (1669)
Daphné (1674)
Astrée (1691)
400 ans plus tard, les fables de Jean de La Fontaine sont encore au programme dans tous les collèges français. Le génie et la plume de ce fabuliste auront séduit et instruit des générations d’hommes face à leurs contradictions.
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Par Alisson Argoud,