Du Cosmopolitan de Sex and the City, au Vesper Martini de James Bond, le cocktail possède une place à part dans l’univers de la pop culture. Et pour cause, sous ses airs de fête, le cocktail est un art sérieux et hautement valorisé qui possède même sa propre journée mondiale !

En effet, le 13 mai, c’est la journée mondiale du Cocktail

6 recettes de cocktail parmi les grands classiques
6 recettes de cocktail parmi les grands classiques

L’occasion de revenir sur les contours de l’histoire d’un art qui n’en a pas vraiment. Car s’il n’a cessé d’évoluer au gré des avancées technologiques, scientifiques et mêmes politiques. Ses origines restent floues pour la plupart d’entre nous. Entre art culinaire et spectacle éphémère, enjeu de santé publique et véritable rituel, qu’est-ce qui au fond, définit cette boisson ?

On agrémente nos boissons depuis l’antiquité avec du miel ou des épices. Mais le mot cocktail apparaît aux États-Unis le 13 mai 1806. C’est dans les pages de The Balance and Columbian Repository, qu’il est utilisé dans la presse pour la première fois. À la question : Qu’est-ce qu’un cocktail ? Harry Croswell, journaliste et éditeur, répond :

Une liqueur stimulante, composée de spiritueux de toutes sortes, de sucre, d’eau et d’au moins une liqueur amère.

La première chose qui semble définir cette boisson alcoolisée, ce sont les sensations auxquelles elle est associée. C’est donc l’excitation et l’effet grisant qui sont mis en avant et ce depuis la nuit des temps ?

L’œuf ou la poule ?

Nombre de mythes entourent la naissance du mot Cocktail. On peut lire par endroits, que ces mélanges de spiritueux ont d’abord été servis dans des coquetiers. L’équivalent des verres à shooters, d’une contenance adaptée, de 5 à 10cl. Coquetiers que les Britanniques auraient transformés par la suite en coquetiel, puis cocktail.

Cela dit, une version alternative raconte que les verres de cette douce mixture étaient, au départ, décorés d’une queue de coq. Raison pour laquelle le terme anglais de “cock-tail”, littéralement la queue du coq, aurait été conservé.

Soigner le mal par le mal

La légende raconte que les alcools étaient, au 17ème siècle, disponibles en pharmacie pour lutter contre des maladies répandues à l’époque. Comme le choléra, la dysenterie et la fièvre typhoïde. Quelle ambiance ! La solution à tous les maux ? Boire de l’alcool fort, idéalement mélangé à des arômes pour faire passer la pilule.

Le Gin Tonic par exemple, aurait vu le jour en Inde pour lutter contre la malaria. En effet, les colons britanniques, pour se soigner, buvaient de la quinine. Un médicament amer qu’ils mélangeaient allègrement avec du sucre, du citron et du gin. Une origine bien éloignée des fêtes et des paillettes auxquelles on l’associe aujourd’hui. Ce cocktail médicamenteux a finalement rencontré un certain succès auprès du public britannique. Et la quinine, pourtant à l’origine du mélange, aurait finalement été rayée de la carte.

Avoir du flair

Si l’art du cocktail a bien évolué ensuite et qu’il consiste bien évidemment à mixer avec finesse les goûts et les couleurs, il est également question de le faire avec élégance. Jerry Thomas, barman américain de son état et pionnier dans l’art du cocktail, publie en 1862, le premier livre sur le sujet. Dans lequel il immortalise par écrit les recettes des cocktails les plus servis.

Et non content de devenir ainsi une référence dans l’art de la mixologie, il fait également passer le cocktail dans une autre dimension, celle du spectacle ! En jonglant habilement avec les shakers, strainers et autres ustensiles lors de la préparation de ses boissons. Il invente alors le Flair, une discipline acrobatique qui en jette, c’est le cas de le dire.

Du médicament à la cause de tous les tourments

Au tout début des années 20 aux États-Unis, est appliquée, sous la pression du lobby des fondamentalistes protestants, le Volstead Act. Une loi qui interdit “la fabrication, la vente, le transport, l’importation et l’exportation des boissons alcoolisées”. L’alcool est alors accusé d’être un véritable fléau. L’objectif est de réduire les problématiques présumées liées à la consommation d’alcool. De la violence à la pauvreté en passant par la criminalité.

L’alcool est alors officiellement interdit pendant plus de dix ans aux États-Unis : c’est la prohibition. Pour autant et presque inexplicablement, on constate une augmentation nette du nombre d’interpellations pour ivresse sur la voie publique. Cocasse ! Enfin disons inefficace…

La fête est finie ?

Car si la consommation d’alcool est bannie et que la plupart des bartenders américains quittent le pays pour exercer dans les bars des plus grands hôtels, de Londres à Paris diffusant ainsi la culture du cocktail à travers l’Europe. Aux États-Unis, la fête n’est pas tout à fait finie.

Pendant cette période de prohibition, se développe en parallèle de cette interdiction, tout un marché de contrebande. Visant à approvisionner les particuliers, mais également les Speakeasies. Des bar clandestins, dissimulés dans des arrière-salles de restaurants, ou des sous-sol. Des endroits où il fallait se faire discret et chuchoter pour ne pas alerter les autorités. Mais également des lieux où les alcools souvent frelatés, étaient bien meilleurs une fois mélangés.

Un art sans cesse renouvelé

Si la prohibition a contribué à asseoir la place des cocktails dans la culture populaire, l’histoire du cocktail s’écrit aussi à l’aune des arrivées successives de nouveaux alcools. Si dès 1900 une grande partie des cocktails signatures existent déjà, notamment à base de whisky ou de rhum. C’est avec l’arrivée de la vodka aux États-Unis que l’on voit apparaître le Bloody Mary dans les années 20, puis le Moscow Mule dans les années 40.

Dans les années 50-60 c’est au tour de la Téquila de renouveler le genre. On voit alors apparaître le Tequila Sunrise et la Margarita. L’histoire des Cocktail est également très dépendante des progrès techniques, puisque la conservation par le froid et la fabrication de glaçons rendus possibles à partir de la deuxième moitié du 19ème siècle ont beaucoup apporté en fraîcheur à l’art du Cocktail, qui ne s’envisage plus sans depuis.

De l’art à la science : la mixologie

Le terme de Mixologie, apparu pourtant dès le 19ème siècle, refait surface dans les années 2000, il permet d’établir que la préparation des cocktails se révèle tout aussi complexe que peut l’être la gastronomie. Ce terme met en lumière le fait que la préparation des cocktails est une science à part entière.

Il est important pour un mixologue de maîtriser tous les aspects de sa création, non seulement son goût, mais aussi sa texture, son apparence et ce qu’il évoque. Car un Cocktail c’est aussi une émotion, des odeurs et des sensations, et là encore, tout est question de précision. Il existe d’ailleurs de nombreuses compétitions de cocktails, parmi lesquelles le Bartenders Society, créé en 2016, il est le premier concours international de cocktails avec et sans alcools.

“Quoi ? L’alcool, c‘est pas cool ?”

Si, c’est ce qui fait perdre pied au personnage de Kad Merad dans Le Flambeau de Jonathan Cohen, il n’est pas négligeable de préciser que la consommation du cocktail, tout comme ses homologues alcoolisés, est recommandée avec modération. Raison pour laquelle les Virgin Cocktails, version sans alcools de nos plus grands classiques ont également toute leur place sur les cartes de nos bars préférés, et c’est une excellente nouvelle ! Il est donc possible de siroter sans pour autant perdre pied ! Alors, on vous souhaite vivement de célébrer cette belle journée, un verre à la main, sans pour autant avoir à craindre le réveil du lendemain !

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Article concocté par Marion Labbé-Denis,

Curieuse de tout, amoureuse des trains et fan de Joe Dassin, elle collectionne les stylos BIC et les questions existentielles. Aujourd’hui, en poste dans le spectacle vivant, elle peut donner libre court à sa passion déraisonnée pour la photographie et les salles obscures, qu’il s’agisse de musique, de théâtre ou de cinéma.

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