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La notion de développement durable est définie pour la première fois en 1987 dans le rapport Brundtland, texte profondément humaniste et idéaliste.

Qui ne connaît pas le concept de développement durable ? Tantôt adulé, tantôt décrié, le développement durable a su s’imposer rapidement dans le langage courant. Qu’apporte le rapport Brundtland à la pensée écologique globale ? Le concept de développement durable est-il toujours d’actualité ? Décryptage de ce rapport historique à la portée visionnaire et de sa notion centrale.

Le rapport Brundtland révolutionne la notion de développement

Connu également sous le titre « Notre avenir à tous », le rapport Brundtland est rédigé en 1987 par la Commission Mondiale sur l’Environnement et le Développement. Il tient son nom de sa présidente Gro Harlem Brundtland, alors Premier ministre de la Norvège. C’est dans ce document que la définition de développement durable est donnée pour la première fois. Traduit de l’anglais sustainable developpement, le développement durable « répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ».

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Le rapport Brundtland, composé de plus de 400 pages, révolutionne la façon de penser le développement. Il apporte de nouvelles pistes de réflexion, en s’appuyant sur un constat : le monde ne fait pas face à une multitude de crises isolées – sociale, économique, écologique – mais à une seule et même crise, regroupant tous ces aspects.

Développement et environnement sont intimement liés

Le premier enseignement tiré de ce rapport est que le développement et la survie de l’environnement vont de pair. Les humains entreprennent des actions pour améliorer leur sort, dans leur milieu de vie. Les trois piliers fondateurs du développement durable se dessinent : économie, environnement et société.

rapport brundtland developpement durable – plante dans main

Principe d’équité entre tous les êtres humains

Le rapport Brundtland propose, en second lieu, un principe d’équité entre :

  • les pays du Nord et ceux du Sud ;
  • tous les Hommes de tous les pays et d’une même génération.

La responsabilité des pays du Nord dans l’état actuel du monde est reconnue. Pour éviter que les pays du Sud ne fassent les mêmes erreurs dans leur développement, les pays du Nord doivent s’engager à les soutenir dans une croissance plus soutenable.

L’environnement : lien fondamental entre les générations d’aujourd’hui et de demain

Le dernier enseignement que l’on peut tirer du rapport Brundtland, c’est sa volonté de penser ensemble les générations présentes et futures. Il est nécessaire de préserver, pour les futurs locataires de la planète Terre, une bonne qualité de l’environnement et une quantité suffisante de ressources naturelles pour leur (sur)vie.

rapport brundtland developpement durable – garantir ressources pour generations futures

Une étape cruciale dans la construction d’une entente environnementaliste mondiale

En 1972, lors du sommet des Nations Unies sur l’environnement de Stockholm, la communauté internationale est déchirée, et n’arrive pas à s’accorder sur les priorités à mettre en œuvre. Le sommet de 1982 à Nairobi n’est même pas retenu dans les annales de ces congrès, faute de résultats probants.

La Commission Mondiale sur l’Environnement et le Développement se constitue en 1983. Le rapport Brundtland, qui en découle 4 ans plus tard, est donc le premier accord écrit au niveau mondial, d’où sa reconnaissance. Suite à son émission, plusieurs conférences internationales sur l’environnement se succèdent : Rio (1992), Johannesbourg (2002) et Rio +20 (2012).

Mais, malheureusement, l’envie des États de s’engager concrètement dans des politiques, s’érode rapidement.

Les limites du concept de développement durable

De par sa définition ouverte, chacun a pu s’approprier le concept de développement durable. Il s’est inscrit dans le discours environnemental international. Mais, la confusion entre développement et croissance, et l’absence d’ancrage théorique précis ne lui donnent pas les faveurs de toutes les figures politiques et environnementalistes.

De plus, la sphère privée s’empare rapidement du « développement durable » pour se donner une image éco-responsable trompeuse (écoblanchiment ou greenwashing).

En 2002, lors du congrès de Johannesbourg, la lutte contre le terrorisme, devenue la priorité numéro un des États, ne laisse pas la place au débat environnementaliste. Les protocoles de Kyoto (1997) et Nagoya (2010) ont dû mal à être mis en application. Enfin, la crise des subprimes de 2009 a raison de la majorité des bonnes intentions environnementales, portées depuis le rapport Brundtland.

rapport brundtland developpement durable – congres sommet environnement

Quel est l’avenir du concept « développement durable » ?

La notion de développement durable a remplacé celle d’éco-développement, instaurée en 1972 lors du congrès de Stockholm. Et elle est amenée elle-même à évoluer.

En 2012, au congrès de Rio +20, apparaît la notion de « l’économie verte ». Pas très précise non plus, l’économie ou croissance verte n’est pas totalement nouvelle. Elle fait davantage écho à un développement de technologies plus respectueuses de l’environnement. Une sorte de révolution industrielle verte, en somme.

La notion de « décroissance » n’est pas récente non plus (années 1970) mais revient sur le devant de la scène, revisitée par de nouveaux penseurs. Dans son ouvrage « Le pari de la décroissance » (éditions Fayard, 2006) Serge Latouche évoque l’envie d’une révolution politique profonde. Il formule le vœu pieux de voir se développer plus d’autonomie individuelle, de solidarité collective et une sobriété désirée et réfléchie.

Le concept de développement durable, né du rapport Brundtland, est ancré dans l’inconscient collectif. Il évolue sans cesse. Doit-on voir, dans ces successeurs, une traduction plus concrète ?

Par Celine Le Briand,

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Je me présente, en vers et pour tous. Je suis naturaliste depuis plus de dix ans. J'ai un faible pour les insectes coléoptères. Qui, comme un millier d'étoiles au firmament, Brillent de toutes parts sur mon lopin de terre. Je suis musicienne aussi, J'aime les rimes, J'aime le rythme, À bientôt par ici ...

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