Les voix qu’entend Jeanne D’Arc sont-elles réelles ? A-t-elle été poussée dans l’ombre à prendre les armes pour servir la politique des partisans du dauphin Charles VII ?

Personnage de mystères et de légende, il est indiscutable que Jeanne fut présente à la libération d’Orléans en 1429 et au sacre de Charles VII à Reims. Mais alors, quelle est l’histoire de son incroyable destin ?

La guerre de Cent Ans

Depuis 1337, les royaumes d’Angleterre et de France sont en guerre. C’est une guerre dynastique acharnée qui déclenche une guerre civile en France entre les Armagnacs, fidèle au légitime héritier du trône de France et les Bourguignons, partisans du roi d’Angleterre. En 1419, Paris est occupée. En 1420 la reine mère Isabeau de Bavière signe le traité de Troyes qui déshérite son fils Charles VII au profit du roi Anglais. Le jeune dauphin n’a aucune confiance en lui, son territoire est largement occupé par l’ennemi. Le parti Armagnac qui le soutient est sur le point de se disloquer. Sa principale partisane, Yolande D’Aragon qui l’a élevé, est la femme la plus puissante de France. Et elle est prête à tout pour rendre à Charles ce qui lui revient de droit divin. Aucun secours n’est à négliger, même s’il se présente sous la forme inattendue d’une jeune fille.

Bataille de Crécy, 1346 : les Français sont à droite (fleur de lys), les Anglais à gauche (lion)

Jeanne d’Arc : son programme pour la France

Jeanne vit à Domrémy dans une région encore fidèle à Charles VII. Contrairement à la légende, elle n’est pas une pauvre bergère, mais la fille d’un laboureur aisé. Elle a treize ans quand elle entend des voix pour la première fois. C’est la période où les Anglo-bourguignons attaquent son village. Ses visions se répètent, Saint Michel lui dit qu’elle a été choisie pour sauver le royaume de France. Elle doit libérer Orléans, restituer au dauphin son royaume et le faire couronner. D’aucuns diront que c’est là tout le programme politique des partisans de Charles VII.

Bande dessinée Jeanne la Pucelle

Une rencontre qui changea l’histoire

Les années passent et comme les visions ne cessent de se répéter, Jeanne se met en route. On pense que Yolande D’Aragon entend parler d’elle et de ses prophéties et l’aide à rencontrer Charles. Elle veut réunir les armagnacs et rendre son pays au dauphin. La cour est au bord du gouffre, c’est peut-être la dernière carte à jouer ! Jeanne rencontre le dauphin à Chinon au début de l’année 1429. Elle aurait alors réussi à le convaincre de reconquérir le trône de France en tant que fils légitime de Charles VI. Jeanne passe tous les tests de l’Eglise qui atteste qu’elle est bien une pucelle, envoyée par Dieu. Yolande D’Aragon finance alors l’équipement de l’armée royale qui mènera la jeune prophétesse jusqu’à Orléans.

Statue de Jeanne d’Arc, place des Pyramides à Paris

Il faut bouter les Anglais hors de France !

Les armées sont de petite taille au XVe siècle, il est possible alors que la présence de Jeanne, son assurance et sa confiance en la réussite de l’entreprise aient réussi à galvaniser la troupe. L’armée royale arrive en avril 1429 à Orléans, assiégée depuis six mois. Si les Anglais parviennent à occuper Orléans, ils seraient en mesure de l’emporter définitivement sur le parti français car cette ville est un point stratégique crucial vers lequel converge alors toute l’attention. L’espoir retrouvé chez les armagnacs, Jeanne persuade les capitaines de lancer l’assaut tout de suite contre les bastides anglaises ! L’ennemi commence à s’inquiéter. Et l’incroyable se produit : le 8 mai 1429, Orléans est libre

Jeanne d’arc à la bataille, Anton Hermann Stilke, 1843

Faire sacrer Charles VII

C’est la prochaine étape pour Jeanne et elle y parvient en juillet 1429, à Reims. La Pucelle est une femme d’action et n’entend pas s’arrêter en si bon chemin : elle veut marcher sur Paris. Elle échoue aux portes de la capitale et bien que le roi lui interdit de poursuivre la guerre elle reprend les armes au printemps 1430 à Compiègne. C’est là, le 23 mai, que Jeanne est capturée par les Bourguignons. Vendue aux Anglais, elle subit à Rouen un procès de plusieurs mois. On sait aujourd’hui que le roi Charles VII tenta de la sauver mais la sentence tombe : la Pucelle est hérétique. Un roi bon chrétien ne peut donc plus la secourir. Le 30 mai 1431 Jeanne d’Arc est brûlée vive en martyre.

Sacre de Charles VII à Reims par l’archevêque Charles de Chartres (1889-1890), Jules Eugène Lenepveu, Panthéon de Paris.

La Maison de Jeanne d’Arc à Orléans

Pour retrouver les traces de Jeanne D’Arc il faut se rendre dans l’ancienne maison du trésorier du duc d’Orléans. Elle y séjourna en 1429. Aujourd’hui Maison Jeanne D’Arc et Centre de recherche, vous trouverez recensé là tout ce qui a été écrit, produit et publié sur la Pucelle depuis sa naissance. Véritable trésor historique pour les chercheurs et les étudiants, le rez-de-chaussée de cette Maison reconstruite dans les années 1960 s’adresse aussi, avec sa salle multimédia panoramique et des expositions, à tous les visiteurs curieux d’en apprendre davantage sur la Française la plus célèbre du monde et la guerre de Cent Ans.

La Maison Jeanne d’Arc à Orléans

L’Historial Jeanne d’Arc de Rouen

Oubliez vos repères : l’Historial Jeanne d’Arc n’est pas un musée traditionnel avec des œuvres classiques ou des objets de collection. Le parcours-spectacle spécialement créé pour présenter l’épopée de notre héroïne est une prouesse de technologie et d’innovation au service de l’émotion. Devenez acteur et juge de l’enquête judiciaire la plus célèbre de l’histoire de Rouen.

Historial Jeanne d’Arc à Rouen

Par Marie Duris,

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Sources

Emission : L’ombre d’un doute – Jeanne d’Arc, femme providentielle ?
Site de la maison de Jeanne D’arc à Orléans
Orléans Métropole, La Maison Jeanne d’Arc
Les voix de Jeanne d’Arc, de l’histoire à la légende par François Neveux
Les villes Johanniques
La République du centre : sortie du dernier livre d’Olivier Bouzy sur Jeanne d’Arc

A la fois rêveuse et quelque peu hyperactive, j’aime chiner de nouvelles inspirations dans les expositions d’art et m’inviter chez les grands personnages de notre histoire. La culture nourrit mon imaginaire et me permet d’innover au quotidien au-delà du bitume parisien. Je vois toujours le verre à moitié plein !

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