Que savez-vous de la bibliothèque la plus vieille de l’histoire de l’humanité ? La bibliothèque d’Alexandrie, aujourd’hui disparue, continue d’alimenter les imaginaires et d’inspirer de nombreuses légendes.

Surnommée « l’officine de l’âme », la bibliothèque aurait été fondée en 288 avant notre ère. Elle est construite par l’architecte Démétrios de Phalère sur ordre de Ptolémée 1er Soter. Lui-même, roi d’Égypte dont Alexandrie était alors la capitale. Et un objectif ambitieux : devenir un temple de savoir universel. La bibliothèque a été pendant près de 6 siècles, un lieu de conservation et de transmission du savoir.

Découvrez sans attendre 5 faits réels à savoir sur la bibliothèque la plus inspirante du monde.

1. Elle comptait près de 400 000 volumes venus du monde entier

Afin de réunir un maximum d’ouvrages variés, Ptolémée 1er Soter envoya des agents royaux dans différentes provinces à la recherche de textes. Il demanda également à tous les souverains de lui confier des documents en tout genre. Le roi accueillit ainsi des œuvres venant d’Assyrie, de Grèce, de Perse ou d’Inde. Ainsi en plus des œuvres grecques, on y trouvait aussi des manuscrits dans plusieurs langues.

Ptolémée II, son successeur, lança le décret des « fonds de navire » qui autorisait les autorités à saisir les livres. Tous les navires qui entraient dans le port d’Alexandrie recevaient en échange une garantie de 15 talents d’argent. Les écrits étaient ensuite recopiés par des scribes à la bibliothèque et les originaux remis à leur propriétaire, ou dérobés. Grâce à la grande volonté des rois d’Egypte, la bibliothèque possédait une quantité importante d’ouvrages précieux. Notamment en astrologie, médecine, littérature, philosophie, ou géographie.

2. Elle abritait uniquement des rouleaux de papyrus

A l’origine, le papyrus est une plante aquatique qui pousse principalement sur les bords du Nil. La tige du papyrus était consommée crue ou sous forme de bouillie par les égyptiens. Mais surtout, les égyptiens mirent au point une technique pour transformer le papyrus en support d’écriture. La tige était vidée de son contenu, coupée en lamelles et humidifiée. Ces lamelles étaient ensuite disposées ensemble de manière perpendiculaire. La couche était ensuite martelée et séchée.

Sur le côté du papier utilisé, on appliquait une colle composée de sève de la plante afin de le rendre imperméable. Les feuilles étaient assemblées les unes avec les autres pour former de longs rouleaux. La bibliothèque d’Alexandrie en détenait plusieurs milliers qui étaient scrupuleusement classés et conservés. Cependant, les rouleaux de papyrus résistent peu au temps du fait de leur fragilité. Peu à peu, ils seront remplacés par le parchemin, puis par le papier.

3. La bibliothèque d’Alexandrie a eu une rivale

Au IIème siècle avant notre ère, de l’autre côté de la Méditerranée, Eumène II de Mysie fonda la Bibliothèque de Pergame. Les relations entre le roi égyptien Ptolémée V et Eumène II devinrent tendues par la rivalité entre les deux bibliothèques. Les deux souverains se disputaient la possession des manuscrits, la méthode de lecture mais aussi l’accueil des érudits.

Pour compromettre le bon fonctionnement de la bibliothèque de Pergame, Ptolémée V va même jusqu’à interrompre l’exportation de papyrus. Eumène II inventa alors un nouveau support d’écriture par la technique de traitement des peaux de bêtes. Les grecs écrivaient sur des peaux de jeunes animaux polies et poncées, les « pergamena » parchemins.

Bien qu’il soit plus cher que le papyrus, le parchemin, moins fragile, finira par s’imposer dans toute la région. Au XIIIe siècle, l’arrivée du papier inventé par les Chinois quatorze siècles plus tôt y mettra un terme.

4. Elle a été en partie détruite par la faute de César

Gravure de 1876, montrant l’incendie de la bibliothèque d’Alexandrie.
Gravure de 1876, montrant l’incendie de la bibliothèque d’Alexandrie.

Jules César est le premier responsable de la destruction de la bibliothèque d’Alexandrie. En 48 avant J-C, lors d’un siège contre Ptoléme XIV, le frère de Cléopâtre, son navire est encerclé. En infériorité numérique, il ordonne à ses soldats de mettre le feu aux navires du port. L’incendie se propage alors dans toute la ville d’Alexandrie et n’épargne pas la bibliothèque, qui sera particulièrement endommagée. Il s’agirait uniquement de la destruction d’une annexe stockant des manuscrits.

Au cours de l’histoire, la bibliothèque sera malmenée pendant des siècles par les guerres, les incendies et les ravages du temps. La disparition définitive de la bibliothèque d’Alexandrie reste à ce jour une grande énigme. Les recherches archéologiques ne permettant pas d’avancer une date précise.

5. Il existe aujourd’hui une nouvelle bibliothèque à Alexandrie

Nouvelle bibliothèque d’Alexandrie
Nouvelle bibliothèque d’Alexandrie

Dans les années 1980, l’UNESCO lance un concours d’architecture de grande envergure pour faire renaître la bibliothèque d’Alexandrie de ses cendres. Une demande ambitieuse financée par plus de 40 pays. Notamment afin de rappeler l’Alexandrie cosmopolite et ouverte sur le monde de l’Égypte ancienne. Les travaux orchestrés par l’agence norvégienne Snohetta démarrent en 1995 à une centaine de mètres de l’emplacement de l’ancienne bibliothèque.

Face à la méditerranée et éclairée par un soleil de plomb, l’architecture cylindrique sous forme de disque solaire incliné fait honneur au Dieu Râ, créateur de l’univers. Sur les murs de granit et en pierres d’Assouan, s’inscrivent tous les alphabets du monde. A l’intérieur, une des plus grandes salles de lecture du monde et des salles d’exposition. Trois musées, 5 instituts de recherche, un planétarium et assez d’espace pour collecter près de huit millions d’ouvrages à terme. La nouvelle bibliothèque d’Alexandrie resplendit sur l’Egypte dans un mélange de passé et de modernité.

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Par Alisson Argoud ,

Après des études en littérature, j’ai obtenu un master en urbanisme spécialisé dans la co-construction des espaces urbains avec les habitants. En parallèle j’ai développé des compétences dans divers domaines comme le graphisme, la rédaction, ou la communication en travaillant bénévolement dans diverses associations. Créative et ordonnée, je manie la plume et les mots avec plaisir.

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