Salut, moi c’est Caroline, on se retrouve au musée, la nuit ? Bruit de pas et grincement de parquet, puis un téléphone sonne…

Jérémie : oui, allô !!

Caroline : bah Jérémie qu’est-ce que tu fais ? Tu ne viens pas boire un verre ?

Jérémie : bah non, je suis au musée de Cluny !

Caroline : quoi ? Non mais c’est quoi cette fausse excuse ? Le musée est fermé à cette heure-là.

Jérémie : bah non, c’est jeudi et moi le jeudi, je vais au musée de Cluny. D’ailleurs là, je suis au guichet et je viens de rencontrer Clara. Elle est passionnée du musée et c’est une adepte des nocturnes. 

« On se retrouve au musée? » est un podcast du musée de Cluny, musée national du Moyen Âge.
Production et Réalisation : Cultur’easy Podcast et Sens de la Visite
Signature sonore : Théo Boulenger

On va faire le musée ensemble, elle va me montrer certaines salles en particulier

Clara : et bah suis moi, je t’emmène faire une visite et on commence par La Chapelle.

Caroline : ok, bah, écoutez, je prends la 10 et je vous rejoins dans le musée.

Cluny-Sorbonne…Vous êtes arrivé à destination.

Caroline : bon bah, on dirait que je suis bien arrivée à Cluny et effectivement, Jérémie ne m’a pas menti, il est actuellement 19 h 30 et le musée de Cluny est bien ouvert. C’est incroyable ça ! 

Ah ! Bonjour, vous aussi vous êtes là ! C’est génial, comme ça, on va pouvoir visiter le musée de Cluny la nuit ensemble, c’est trop cool ! Je crois qu’on va pouvoir prendre notre temps.

J’ai vu que le musée fermait à 21 h 15 donc normalement, ça devrait le faire. 

Bonjour…

Caroline : bonjour, on va vous prendre deux billets SVP…

Okay…

Caroline : non mais rangez votre carte bleue, c’est moi qui vous invite ! Non, non, mais n’insistez pas, je vous dis que ça me fait plaisir.

Et voilà…

Caroline : merci !! Bon maintenant, on va essayer de retrouver Jérémie et Clara. Il me semble que Clara va nous faire découvrir ses endroits préférés du musée la nuit. J’ai hâte d’en savoir un petit peu plus. 

Jérémie t’est où ? Ah, c’est bon, je crois que je les ai trouvés, ils sont dans la chapelle.

Clara : quand on rentre dans la chapelle, on a vraiment une différence par rapport aux salles précédentes du musée. Toutes les pièces sont vraiment très éclairées, très claires. On voit toutes les œuvres de façon vraiment très détaillées, très nettes grâce à la lumière.

Et tout d’un coup, on rentre dans La Chapelle

Et on a l’impression qu’on change d’endroit presque, qu’on quitte le musée pour arriver dans une autre pièce en fait. Parce qu’il fait très sombre, il y a peu de lumière.

Caroline : c’est vrai qu’il fait très sombre dans La Chapelle, y a juste une faible lumière artificielle et en même temps ça rend ce lieu très apaisant et quelque peu hors du temps. 

Jérémie : toi justement, t’es une visiteuse passionnée de ce musée, tu le connais très bien, et t’es adapte en particulier des nocturnes. 

Qu’est-ce que tu viens chercher dans les nocturnes que tu n’as pas dans la journée ?

Clara : en fait, j’ai visité le musée à la réouverture la première fois. C’était une première fois que je l’avais visité. Donc je l’ai découvert en pleine journée et je suis devenue fan de ce musée. Et j’ai découvert que le musée proposait des nocturnes. Et j’ai pas été déçue parce qu’effectivement, en visitant le musée de nuit, j’ai eu vraiment l’impression de redécouvrir un autre musée en fait. 

J’ai vu l’avant, en pleine journée avec plus de visiteurs, et j’ai vu, aujourd’hui par exemple, où on est très peu nombreux dans les salles.

Par exemple ici dans La Chapelle, on est vraiment entre nous. Dans la salle de La Dame à La Licorne également, on a la chance d’être beaucoup plus proche des œuvres. 

On est presque seul au monde finalement dans les pièces

Jérémie : bon là, il se trouve que tu n’es pas seule dans le musée, mais tu m’as raconté tout à l’heure, en off, que tu avais été un peu perturbée quand même la première fois où tu avais été dans le musée en nocturne.

Clara : la première fois que j’ai visité le musée de nuit, je me suis retrouvée toute seule dans La Chapelle et dans certaines pièces du musée également.

Et c’est vrai que être seule dans le musée déjà, c’est impressionnant. Mais encore plus je trouve dans le musée de Cluny parce qu’on a beaucoup de statues dans certaines pièces. Et j’avais cette étrange impression que certaines statues me regardaient du coin de l’œil. 

Tu vois quand je marchais, j’avais l’impression qu’elles me regardaient. A tous moments elles allaient tourner la tête pour me regarder

Pour l’anecdote, j’étais ensuite allé dans La Chapelle et j’ai pas pu rester plus de 5 minutes dans La Chapelle parce que vraiment le fait d’être toute seule, il n’y a aucun bruit, enfin t’entends, il n’y a pas les bruits du boulevard ou quoi que ce soit et comme il n’y a pas beaucoup de visiteurs, on les entend à peine.

Le fait que tu te retrouves presque en tête-à-tête avec certaines œuvres. Tu les voient d’une façon totalement différente que la journée et d’avoir plus de sensation, plus de proximité.

Caroline : c’est magique de visiter Cluny en nocturne. J’ai la sensation d’être transportée dans un autre temps, bien loin de la frénésie de la ville, de la pollution et du bruit qu’on connaît à Paris. Je sens en même temps que mes 5 sens sont en éveil. Prêt à s’imprégner à la fois du lieu, mais aussi des œuvres et ah. Regardez, levez la tête, ce plafond de La Chapelle !

Il y a tout un réseau de nervures qui forment 4 voûtes d’ogives, c’est juste sublime. 

Clara : on est dans un bâtiment qui a plusieurs siècles derrière lui. Pour moi, ça serait pas du tout déconnant de se dire que il peut y avoir des présences. Des fantômes ou je ne sais quoi qui se balade dans le musée la nuit. Personnellement, j’en ai pas encore rencontré. Mais comme je vous le disais tout à l’heure le fait de pas avoir pu rester de 5 minutes de plus dans La Chapelle, c’est peut-être que finalement, y avait pas une présence. Peut être une atmosphère, une ambiance qui fait que peut-être il y a quelque chose autour de nous. Ce serait presque possible de se dire qu’on est pas tout seul finalement quand on visite le musée la nuit. 

Caroline : visiter un musée de nuit, ça laisse forcément place à quelques fantasmes et finalement, j’ai envie de dire que, bah, c’est ça aussi la magie des nocturnes, laisser place à l’imaginaire et je pense qu’en la matière, les agents de surveillance doivent avoir quelques petites anecdotes bien croustillantes.

Clara : on m’a raconté que y avait des rumeurs dans le musée, comme quoi certaines personnes auraient vu des fantômes se balader dans les sous-sols du musée et également dans les combles.

On m’a raconté qu’il y avait eu un chevalier qui se baladait dans les sous-sols et dans les combles.

C’était un vieux monsieur avec une barbe, habillé dans une tenue d’époque, donc c’est très spécifique, mais c’est une rumeur qui est partagée par plusieurs personnes. Apparemment, plusieurs agents ont vraiment vu ce chevalier et ou ce vieux monsieur.

Caroline : je suis bien curieuse de voir ces fantômes, moi, je pense que s’ils sont là depuis des siècles, ils ont sûrement des histoires passionnantes à nous raconter.

J’espère qu’on va pouvoir en croiser un ce soir

Mais en attendant, j’ai surtout envie d’aller voir les autres œuvres du musée. Aller, on quitte La Chapelle et on continue notre découverte de Cluny, de nuit.

Jérémie : on a fait quelques mètres, on a marché quelques pas sur le parquet qui grince, d’ailleurs c’est une question qui me vient tout de suite. En particulier, la nuit y a une ambiance sonore qui est différente. On parlait tout à l’heure de l’ambiance lumineuse. 

Est-ce que tu peux me décrire l’ambiance sonore qu’on a la nuit au musée, ici ?

Clara : déjà, tu l’as entendu, quand on a quitté La Chapelle, le parquet ? Il fait énormément de bruit et il résonne encore une fois, j’ai l’impression dans la pièce. Donc quand on marche, on entend le parquet qui grince. On entend les visiteurs de la pièce d’à côté. Et j’ai l’impression que tout le monde est un peu gêné de parler fort, donc tout le monde chuchote. 

C’est vraiment le bruit du parquet qui prend le dessus sur la pièce. 

Caroline : et surtout après une journée de boulot et de métro, ça fait du bien d’être dans le calme et de prendre le temps de regarder les œuvres à son rythme. 

Je trouve aussi que c’est plus évident de se plonger dans les détails d’une peinture

D’analyser les recoins d’une sculpture ou encore de scruter des objets majestueux comme les reliquaires par exemple. 

De toute façon, les reliquaires, vous ne pouvez pas les louper. Ils brillent tellement dans leur vitrine, on ne peut pas s’empêcher de les regarder. Et en traversant les salles, je suis resté captivée par un reliquaire en particulier.

Ah, bah, regardez justement, c’est celui-ci, il s’appelle le coffret de Moûtiers-en-Tarentaise. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils n’ont pas fait dans la simplicité. Il est très modestement serti de pierres précieuses. Et quand on se penche sur les plaques de cristal de roche, on aperçoit des animaux et oh !!

Là, on dirait qu’il y a un chien et là, il y a une sorte de cervidé, je crois. C’est dingue tous ces détails, j’avais jamais vu auparavant. 

Jérémie : tu parles des autres visiteurs, moi, je vais te faire part d’un ressenti, c’est que depuis tout à l’heure, on voit moins de gens effectivement dans le musée et du coup, on regarde plus les autres personnes ? Ça créer un rapport d’intimité avec les autres visiteurs aussi.

Clara : c’est ça !

Ça m’est arrivé une fois où j’ai fait une nocturne, où le fait qu’on ne soit pas nombreux dans une pièce, je me suis retrouvée avec quelqu’un et on s’est intéressé tous les deux à la même œuvre.

Ça a permis d’échanger un petit peu et ça permet de créer un lien avec le visiteur qu’on a pas forcément quand il y a beaucoup beaucoup de monde. 

Quand il y a beaucoup de monde dans un musée au contraire, on est plus vite agacé parce qu’on est un peu trop serré, on a plus envie d’avoir de l’espace et là, c’est le moment d’avoir de l’espace. 

Si on n’a pas envie de parler, on reste dans sa bulle et au contraire si on a envie de s’ouvrir aux autres, on n’est pas nombreux donc on peut totalement le faire.

Jérémie : comment tu expliques ce que tu décris là depuis tout à l’heure ?

Un surplus de liberté par rapport à la journée, on se sent plus libre soi-même, on se sent plus en connexion avec les œuvres, avec les visiteurs en intimité.

D’après toi qu’est ce qui joue ?

Clara : justement, parce que c’est un moment de repos peut être la visite de nuit.

C’est vrai qu’à cette heure-ci, on rentre du travail, on va manger, regarder la télé, on est vraiment dans ce moment où on est en train de lâcher prise.

Finalement, on se repose au musée en regardant les peintures par exemple, et comme on est tous dans ce même état de « j’ai envie de me déconnecter ce soir, de me vider la tête » après une journée de travail, tout le monde est un peu plus zen, un peu plus relâché, un peu plus tranquille.

C’est peut-être ça l’ambiance qu’on retrouve beaucoup chez les visiteurs le soir. 

Caroline : c’est vrai qu’on a l’impression d’être dans une bulle de calme bien loin de l’agitation parisienne. 

Jérémie : peut-être qu’une visite la journée, c’est une visite qu’on s’oblige à faire un peu ? on se dit « je vais au musée » et puis peut-être que la visite du soir, c’est une visite qu’on s’autorise plus comme un plaisir. 

Clara : oui, c’est ça, tout à fait, c’est comme un bon restaurant le soir, on se fait plaisir et là, c’est pareil, on a envie de se faire plaisir vraiment pour le coup.

C’est vrai que la journée, la pression n’est pas redescendu peut-être. Alors que là on s’autorise à se laisser aller et de se faire kiffer de venir au musée de son plein gré. 

Jérémie : on s’est fait peur, on s’est fait plaisir, c’est le moment d’aller vers la sortie maintenant. 

Clara : exactement.

Cliquetis et grincements

Jérémie : alors Caroline, ça t’as plu Cluny de nuit ?

Caroline : ouais, c’était vraiment très sympa de pouvoir visiter Cluny de nuit.

J’ai trouvé que c’était très agréable et apaisant de pouvoir déambuler dans le musée à son rythme et surtout dans le calme.

D’ailleurs, je crois que je vais y retourner avec des amis un autre jeudi, le musée propose des nocturnes le premier et le troisième jeudi de chaque mois sauf exception.

Et vous, est ce que ça vous a plu ? 

D’ailleurs, si ça vous dit, on n’est pas obligé de se quitter comme ça, on peut aller boire un verre. 

Le musée de Cluny est situé au centre de Paris, au milieu du quartier latin, un coin bien animé, je peux vous dire que c’est top pour prolonger la soirée…allez hop !! je vous embarque avec moi, on y va, Jérémie et Clara sont déjà partis.

Ah !!! mais d’ailleurs, je vous ai pas raconté, non mais parce qu’en fait la dernière fois, j’étais dans le métro et…générique de fin

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