Au croisement de l’esthétique et des sciences techniques, l’architecture est un art complexe. Voici une initiation express au « premier art ».

Suscitant parfois la polémique mais avant tout l’émerveillement, l’architecte conçoit des bâtiments en adaptant son œuvre aux usages et aux paysages. L’architecture, considérée comme le « premier art », nous entoure où que nous sommes, vient à nous sans que nous nous en apercevions, nous fait réagir sans même que nous en connaissions les techniques. De grands noms résonnent pour des styles très différents : Vauban, Le Corbusier, Oscar Niemeyer, Frank Gehry, Jean Nouvel, Norman Foster…

Les grands mouvements de l’architecture

Les grands mouvements correspondent globalement aux grands mouvements artistiques occidentaux. Architecture antique (grecque et romaine), romane, architecture gothique, architecture Renaissance, architecture classique puis baroque composent les bâtiments remarquables les plus anciens. A partir du XIXe siècle, les genres se mélangent, se recréent. L’architecture moderne converse avec l’art nouveau et l’art déco. Aujourd’hui, la démesure de l’architecture contemporaine et le postmodernisme côtoie le retour à une architecture plus simple fondée sur des modèles anciens. Pour reconnaître un style architectural, il faut avant tout regarder la façade : les ouvertures, les décors, le rythme, la symétrie, les courbes et les tracés donnent les meilleurs indices.

Source : Pixabay / Vu sur le forum romain (architecture antique) et le Vittoriano (architecture néolassique)
Source : Pixabay / Vu sur le forum romain (architecture antique) et le Vittoriano (architecture néolassique)

L’importance de la matière et des matériaux

La matière est à la base de tout bâtiment, du plus modeste au plus spectaculaire. La matière est définie comme ayant la capacité de se renouveler, à la différence du matériau qui est une invention de l’Homme. Ainsi, le bois, la terre et la pierre sont utilisés depuis l’Antiquité alors que le béton, le métal et le verre ne se voient massivement sur les bâtiments qu’à partir du XIXe siècle. La crise écologique que nous traversons oblige les architectes à réfléchir sur l’utilisation des matériaux, pour rendre le béton moins polluant par exemple, et à s’inspirer des techniques plus anciennes, comme le pisé (technique d’architecture en terre crue).

Les spécificités des matières et des matériaux influent fortement sur le travail de l’architecte qui doit choisir ceux-ci en fonction de l’esthétique certes mais aussi des propriétés fonctionnelles, énergétiques…

Source : Image par Denis Doukhan de Pixabay / L’Alhambra de Grenade, où se mélange terre crue, terre cuite, pierre et décor en stuc
Source : Image par Denis Doukhan de Pixabay / L’Alhambra de Grenade, où se mélange terre crue, terre cuite, pierre et décor en stuc

Focus : le Bauhaus

Le Bauhaus ne vous dit peut-être rien mais ce mouvement a fait entrer l’architecture dans l’ère moderne. Le Bauhaus était avant tout une école fondée en 1919 par l’architecte Walter Gropius à Weimar en Allemagne. Elle réunissait l’Ecole des Beaux-Arts et l’Ecole des arts appliqués. De cette école découle un courant artistique qui concerne l’architecture, le design mais aussi la photographie. En architecture, l’objectif était de simplifier et de standardiser les formes, avec une esthétique simple et épurée, en utilisant les matériaux modernes comme l’acier et le verre. Les bâtiments devaient être confortables, économiques et fonctionnels. C’est une véritable révolution qui influencera largement l’architecture du XXe siècle.

Avec l’arrivée d’Adolf Hitler au pouvoir en 1933, l’école du Bauhaus ferme car les nazis considèrent qu’elle enseigne un « art dégénéré ». L’exil des artistes dans les années 1930 a permis un développement international du courant Bauhaus. La plus grande concentration de bâtiments Bauhaus se trouve d’ailleurs à Tel Aviv.

Source : Wikicommons / Maison des « maîtres » du Bauhaus de Dessau
Source : Wikicommons / Maison des « maîtres » du Bauhaus de Dessau

L’architecture vernaculaire

A côté des grands travaux et des œuvres architecturales monumentales se trouve une architecture quotidienne, peut-être plus simple mais pas en reste de technique et de beauté brute. L’architecture vernaculaire est enracinée dans les territoires. Elle est à l’image d’un terroir, d’une culture, de traditions. Les bâtiments sont réalisés sans architectes, avec les matériaux locaux. Certain bâtiment s’érige même en modèle local comme les maisons de vignes en pisé dans le Pays du Forez, près de Saint-Etienne, ou encore les toits en ardoise en Bretagne. L’architecture vernaculaire a trouvé depuis longtemps la juste adaptation du bâti aux conditions météorologiques et au paysage, ce qui lui vaut d’être un puit d’inspiration et de leçons pour l’architecture de demain, notamment pour répondre aux enjeux écologiques et énergétiques.

Source : Pixabay / Maison en Bretagne
Source : Pixabay / Maison en Bretagne

Projets fous ou visionnaires ?

Les architectes ont, comme tout artiste, parfois eu des idées assez folles. Elles sont pourtant majoritairement visionnaires. Charles-Edouard Jeanneret-Gris, plus connu sous le nom de Le Corbusier, a par exemple imaginé dès 1922 un plan de reconstruction du centre de Paris avec 18 gratte-ciels cruciformes de 60 étages, pouvant accueillir jusqu’à 700 000 personnes. Il rivalise ainsi avec Auguste Perret qui présente quant à lui un projet de 250 gratte-ciels de 200 m de haut, reliés par des points aériens. Ces deux visions peuvent paraître folles mais elles ne sont pas si éloignés des hauts immeubles construits en France à partir des années 1970 pour répondre à la crise des logements dans les grandes villes.

Source : Wikicommons / Maquette du Plan Voisin de Le Corbusier
Source : Wikicommons / Maquette du Plan Voisin de Le Corbusier

Si vous souhaitez en savoir plus, n’hésitez pas à participer aux animations, visites et conférences organisées près de chez vous lors des Journées nationales de l’Architecture, qui se déroulent chaque année à la mi-octobre !

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Article concocté par Alexandra Monet ,

Passionnée d’Histoire et de patrimoine, j’ai eu la chance de commencer ma carrière entre les colonnes de Notre-Dame de Paris, et de la poursuivre sur les pas de Madame de Maintenon et de Simone Veil. Je n’en oublie pas la musique, pratiquant guitare et piano, chantant cantiques et airs d'opéra, à qui veut bien m’écouter.

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